Comment se construit l’équilibre de la colonne vertébrale?
La colonne vertébrale est l’AXE de notre corps. La position de la première vertèbre L5 ou du plateau sacré (partie horizontale du sacrum) influence la position des autres vertèbres, comme des briques qui s’ajustent les unes par rapport aux autres et jouent avec la gravité.
Le tronc est l’axe de l’arbre. Il est exposé à des contraintes climatiques ou autres, et s’adapte constamment (formation de courbures ou de torsions sur le tronc)
La colonne est un RESSORT. Les impacts, les contraintes se transmettent aux autres pour amortir et répartir la charge. C’est une loi dynamique, l’adaptation au mouvement, aux pressions, c’est juste le mouvement de la vie.
Donc le fait de courber fait partie de la nature, et ce n’est pas la perfection qui détermine l’équilibre. Si votre château de carte tient même si des cartes sont de travers, il est en équilibre. L’équilibre, dans le corps humain est en fait la somme de différents déséquilibres, ce qui lui permet de fonctionner. Ce n’est rien d’autre qu’un schéma qui s’est installé dans le temps.
La première chose à comprendre c’est cette idée que le corps est dans un état qui n’est pas figé mais évolutif. Il y a donc très souvent des possibilités de changements profonds dans son alignement, et surtout de disparition de ces déviations!
Comment se forme ses courbures?
Le schéma d’adaptation est souvent une attitude scoliotique. Des courbures se forment d’un côté ou de l’autre de la colonne, il apparaît un « S »).
Le moment de la naissance, par exemple un moment de la vie particulier où les forces extérieures ont été très fortes (compression, traction, cisaillement, torsion) créé des tensions que les tissus enregistrent.
Cordon autour du cou
- problème de présentation de la tête dans le petit bassin
- problème de mobilité du bassin de la mère
- travail trop long ou trop intense,
- mauvaise position d’accouchement,
- stress environnant, accélération, retardement, déclenchement
- complications, forceps, ventouse
- césariennes,
- péri-durales…
La mémoire des tissus
Le système nerveux du bébé garde en mémoire ces pressions, parfois traumatisantes sur la zone du cou et du crâne principalement, mais également sur la région du bassin/des hanches (présentation en siège).
Il en résulte une asymétrie à l’une ou l’autre extrêmité de la colonne vertébrale. Cette asymétrie (entretenues par les contractures musculaires) s’installe si les tensions ne se dissipent pas dans le temps (si le corps ne trouve pas la ressource pour les évacuer).
Et le reste de la colonne doit s’adapter. Les attitudes scoliotiques sont une adaptation du corps à un déséquilibre qui se situe, à l’origine, à une de ces extrêmités (fréquemment le crâne ou le cou).
Les troubles s’installent donc:
- localement (ex : torticolis/dysplasie de hanche)
- et à distance (adaptation posturale)
jeu de construction
Le haut ou le bas de la colonne est un point de départ. Si la première brique est posée de travers (que ce soit en haut ou en bas), toutes les vertèbres proches partent de travers, c’est à dire s’éloignent de la ligne médiane, et pour qu’il y ait équilibre, l’étage du dessus ou du dessous doit rattraper la ligne médiane.
Il peut s’installer une double compensation selon l’importance, l’ancienneté du déséquilibre.
On peut aussi visualiser le crâne comme un ballon posé sur l’atlas, 1ère cervicale. Tous les blocages en torsion, inclinaison ou rotation induiront forcément une inclinaison de la base du crâne qui ne sera plus horizontale, et un départ en torsion de la dure-mère et des vertèbres. Les scolioses ou attitudes scoliotiques sont des mouvements en spirale en réalité, et non en déviation latérale (le S)
Adapatabilité et réalignement
L’adaptabilité du corps, vaut dans les deux sens!
C’est à dire dans les processus inverses :
- de compensation scoliotique
- de réalignement.
Il est étonnant de voir la grande malléabilité du corps vis à vis de ces attitudes scoliotiques (à différencier des scolioses où l’on trouve une déformation de la colonne)
Elle peuvent disparaître en fin de séance si l’on trouve le point de départ de la torsion! L’énergie bloquée dans le torticolis congénital par exemple, même de longues années après, peut se libérer sans difficultés. Il faut généralement un petit laps de temps pour que le corps intègre totalement les nouvelles informations et se stabilise dans cet état.
Je travaillerais donc en premier sur l’origine de la scoliose, qui peut se situer
- en haut : sur la symphyse sphénobasilaire, sur la charnière occipito-cervicale, sur la voûte crânienne
- en bas : sur le bassin/les coxofémorales.
On peut dans un second temps et si nécessaire faire un travail sur les courbures (thoraciques ou lombaires).
Il est très bénéfique de libérer ces schémas déviants le plus tôt possible chez les bébés, les enfants ou les adolescents, car plus le schéma est récent, plus il se dissipe vite. Chez un bébé, cela se produit en 1 ou 2 séances généralement. Ce n’est pas toujours simple pour les parents de les repérer car ils sont rarement douloureux, et il faut souvent attendre de longues années pour que le corps « décompense » et manifeste des blocages réguliers qui sont simplement l’émergence de ces tensions non libérées.
Merci beaucoup pour cet article très interessant je vais le partager sur fb