Premier étape du traitement ostéopathique
L’utilisation des sens :
On écoute. Le motif de votre venu, vos antécédents,…
On observe. La statique, les contractures, les positions antalgiques,
On touche. Le principal outil en ostéopathie est le ressenti. Avec les mains on peut contacter et voir. Un toucher doux et proprioceptif apporte un foule de renseignements sur l’état dans lequel sont les tissus. On teste aussi la mobilité articulaire avec des tests palpatoires dynamiques et passifs.
Avec ce premier contact, on peut très vite apprécier :
- l’exacte position de l’articulation dans l’espace. L’ostéopathie repère les positions asymétriques, génératrices de troubles fonctionnels et/ou de douleur
- son impossibilité de se mobiliser dans certaines direction de l’espace,
- sa souplesse, sa texture, sa température, ses mouvements, sa sensibilité. Toutes les maladies commencent par une modification du tissu
l’utilisation des connaissances
Pour comprendre la lésion, on va s’appuyer sur l’ANATOMIE et LA PHYSIOLOGIE. La physiologie est le fonctionnement des différents systèmes du corps (respiratoire, cardio-vasculaire, locomoteur, neurologique, digestif, etc…).
Le diagnostic ostéopathique
La recherche de la lésion ostéopathique consiste à repérer quelle articulation est bloquée (en restriction de mobilité).
Le travail porte aussi sur l’ensemble du corps. Tout dysfonctionnement d’une partie du corps retentit sur les autres via des interactions membraneuses, myofasciales, articulaires, osseuses, neurologiques ou vasculaires.
On va regarder l’état de toutes les structures du corps (os, muscles, ligaments, fascias, artères, système nerveux) mais aussi toutes les sphères (digestive, respiratoire, circulatoire, …) car on s’intéresse autant à la structure qu’à la fonction.
« la structure gouverne la fonction » est le premier principe de l’ostéopathie. Si l‘alignement est réalisé et si la circulation sanguine n’est pas entravée (2ème principe :la loi de l’artère est absolue), la maladie ne peut pas se développer.
Manipulations ostéopathiques douces
« Il y a de nombreuses façon d’ajuster les os », disait A.T. Still. C’est ce qui fait la différence de pratique d’un ostéopathe à l’autre. Mais il faut se rappeler que la technique (la façon d’ajuster les structures) n’est pas tout, elle est juste un outil. Still disait que le diagnostic faisait tout. Et Sutherland (ostéopathe qui a découvert le Mouvement Respiratoire Primaire, MRP) rajoutait qu’ « il n’y a pas besoin d’appliquer une force aveugle venue de l’extérieur » pour corriger une lésion ostéopathique. Je constate que la libération articulaire se fait très facilement quand on « vu », compris ce qu’il se passait.
Les manœuvres articulaires que j’applique sont douces et indolores. Un des principes de base de respect des tissus est d’ailleurs : « on ne doit jamais forcer ce que la douleur interdit« .
Mon axe de travail
dans la pratique je me concentre sur:
- la libération articulaire (le « déblocage », la correction de la lésion)
- les tensions musculaires (les contractures)
- Le travail cranio-sacré, qui donne accès au système nerveux, aux mécanismes de régulation et à l’énergie (Mouvement Respiratoire Primaire)
- la recherche de la cause ou origine (lésion primaire)
- l’équilibre – donc le long terme
Le mythe du craquement
Laissons parler Still à ce sujet :
« Un homme conseille de tirer tous les os que vous essayez de corriger, jusqu’à ce qu’ils ‘ craquent ‘. Ce ‘ craquement ‘ n’est pas un critère auquel se fier. Les os ne craquent pas toujours quand ils se remettent en place, pas plus que le craquement ne signifie qu’ils sont correctement ajustés. En tirant sur votre doigt, vous entendrez un bruit soudain. La séparation brutale et forcée des extrémités des os formant l’articulation provoque un vide, et l’air pénétrant dans l’articulation et remplissant ce vide produit ce bruit sec. Voilà tout simplement l’explication de ce ‘ craquement ‘ auquel le patient accorde une telle importance qu’il est pour lui la preuve que la correction est réussie. L’ostéopathe ne devrait pas encourager cette idée chez son patient comme étant la démonstration que quelque chose est accompli. »
A.T.Still